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jeudi 27 septembre 2012

Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire, Jonas Jonasson

Oui farang  niquedouillesque,  tu as fini par comprendre que j’ai l'enthousiasme facile, qu’il n’y a pas grand chose d’écrit qui me soit définitivement hostile... mais là, là... chuis bien obligé de dithyramber, d’esjazérer, de singer mon Cohen, de faire mon malin...

Çà c’est de l’or, c’est du claquage de sous-ventrière assuré ; le Jonassounet c’est calibré Tom Sharpe, Carl Hiaasen, John Kennedy Toole ou Arto Paasilinna...

Et comment veux-tu ne pas jubiler en lisant cette rareté, ce corail suédois, sinon d’être la proie d’un jansénisme radical mâtiné d’une neurasthénie Cioranesque, hein ?
Entre ( ), si les pathétiques connards qui décident de ce que doivent lire nos chères têtes blondes quand elles arrivent au collège (attention, je n’ai rien contre Bel-Ami), distillaient ce genre de textes dans les programmes (on s’en fout que ce ne soit pas du pur francaoui), ben chuis sûr qu’ils nous créeraient une génération de jeunes gens addictes à la lecture, Aïefône5 ou pas.

Ah oui, oui, oui, ce Jonas Jonasson est notre ami !

Ceci-dit, il est hors de question que tu saches quoi que ce soit de l’histoire en lisant mes facéties ; achète ce bouquin, vole-le, fais te le offrir, mais lis-le, sinon tu feras partie des milliards de couillons qui se sont résignés à rester des couillons.
Quoi ? Tu veux absolument savoir ?
Bon... c’est l’histoire d’un vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire, voila, j’en dirais pas plus, et ne tente pas de me faire cracher qu’il va rencontrer, pour commencer, un jeune homme dégingandé aux cheveux blonds longs et gras, à la barbe clairsemée  et portant une veste en jean avec dans le dos l’inscription Never Again, hein ? N’essaye pos ! On se fâcherait.


C’est giganteste mon vieux Jacques !



Je vous demande de respecter mon frère...

lundi 24 septembre 2012

La trilogie de l'espace, Arthur C. Clarke

Trois livres en un :
Islands in the sky, 1952
The sands of Mars, 1951
Earthlight, 1955

Comme ce n’est pas beau de brûler ce que l’on a adoré, je vais rester gentil avec le vieil Arthuro-sapiens, celui qui nous a dessillé, mais on ne m’y reprendra plus à acheter les bouquins de SF avec quarante ans de retard... Cela dit, c’est vrai qu’il s’agit d’un genre qui vieillit très mal et là, Arthur n’y est pour rien.
Qui plus est, ce sont ses premiers textes, des livres de jeunesse donc. Il s’est largement rattrapé avec les Rama et autre Odyssée de l’espace sans compter le nombre d’auteurs qu’il a très certainement  influencés.  


Non, ce bouquin tu peux l'acheter pour l'offrir à ton petit neveu qui a envie de devenir cosmonaute.

Cependant, je tiens à affirmer ici que Arthur C. Clarck restera notre ami.



 Mon Dieu, c’est plein d’étoiles...


dimanche 23 septembre 2012

Les résistants 2, Lucie Aubrac et L'armée des ombres, Le Monde

Les rebelles deuxième opus.
Tout d’abord, grand merci à l’excellent Jean-Noël Jeanneney pour cette anthologie hebdomadaire. 
Sache, vulgaire farang, que Jean-No est notre ami, à l’instar des Meyer, Finky, Laurentin, Taddeï, Delorme... et la maman du poisson.


Alors bien sûr, et c’est dans le titre, l’appel de Lucie Aubrac résonne de façon étrangement moderne en cet an 1433 de l’Hégire. Bon, hasard ou taquinerie, son texte suit celui de Waldeck Rochet... le pire et le meilleur, donc. ..
Bref, au milieu de cette pléthore d’autres morceaux choisis, deux superbes écrits de Camus et, merveille des merveilles, un éclat d’Hypnos de René Char (p 123). Ah, cher et aimé René Char...

Next...




 
 Monsieur Jambier, 45, rue Poliveau... Pour moi, ce sera 1000 francs !

samedi 22 septembre 2012

Les jours de notre mort, David Rousset

Oh Bonne Mère,  là, on y est !
Ces jours de notre mort sortent de la même forge que “Si c’est un homme” et “Une journée d’Ivan Denissovitch”. Il ont été trempés au même baquet ; c’est la brutale et monstrueuse autopsie de l’horreur extraordinaire. Glaçant ! Cette horreur, qu’elle soit nazi, communiste, ethnique ou religieuse finit invariablement avec des mecs qui pendouillent aux arbres (ou aux lampadaires) et avec des kilomètres de barbelé tendus entre quatre miradors.

Avec ce "roman" écrit à chaud (édité en 1947), l’ami David Rousset nous empoigne par le col et nous traîne pendant huit cents pages dans l’enfer des arrières-cuisines du IIIème Reich : Buchenwald, Neuengamme, Dora, etc.
Les coups de poings, les coups de matraques, les coups de gueules : Schnell ! Los !  Weg ! ‘Raus ! Ruhe ! ...
La négation absolue de toute humanité ; SS-Obersturmführer, Kapo et Stubendienst dans le rôle des petites mains... Pendaisons à la chaîne, tourments ritualisés, Kommandos, Krematorium... 
Ad nauseam.

Est-il encore besoin de préciser que le crime nazi est incommensurable et surtout, qu’il est impardonnable?

Rien dire de plus sur ces jours de notre mort, sinon : lisez-le !




Achtung !  Vorwärts marsch ! Links ! Links ! ...
 

jeudi 20 septembre 2012

Les vestiges du jour, Kazuo Ishiguro

Encore un bouquin qui va conforter  ma forte tendance saturnienne du moment. Tu ne t’étonneras pas que je sois en proie au vague à l’âme ; “Les chaussures Italiennes”, “Les vestiges du jour”, et chuis en train d’engloutir le monstrueux “Les jours de notre mort” de David Rousset... rien qu’avec ce trio là, lu sous quinzaine, si t’es pas bien enraciné dans une sinon altière, du moins fière posture de mâle Alpha, de dos argenté (ou de virago patentée et insupportable si t’es une fille), ben tu peux te jeter à Garonne, hein ? L’en faut moins pour se chopper une Mélancholia aiguë (et sans Kirsten Dunst dans le rôle principal, mon pauvre !). Vont l’avoir à la caille les asticots qui doivent me bectaresse, c’est pas bon la viande stressée...

Bon, trêve de sottises, farang facétieux,  revenons à nos vestiges.  
Déjà je pensais affurer quelque chose de très nippon, rapport au blase du scribouilleur ; perdu, c’est trés, trés, mais alors très rosbeef, tu peux pas test ! (mozinor, merde !). Le butler dont il est question dans ce livre, Stevens, c’est pas le Jeeves de Wodehouse, rappelle-toi que tu ne vas pas te marrer ; c’est du pur britiche compassé et fin d’empire, l’esclavage ancillaire  érigé en vertu, l’adoration canine de la plèbe albionnesque pour la détestable caste des Tories.  
La vie sordide des larbins, leur pitoyable servitude, leurs rêves étriqués ; les Hilotes de Sparte étaient très certainement moins résignés.

Cela dit, c’est très bien écrit, so british, sûrement très bien traduit, c’est même beau et émouvant, mais c’est d’une tristesse...

Sophie Mayoux est notre amie.



I ask you to never surrender... 

lundi 17 septembre 2012

L’invention de Morel, Adolfo Bioy Casares

Mes cadets, pas facile de parler de ce bouquin !
Pour l’historiette, faut dire que c’est mon autre nuisible favoris du marché de St Aubin qui me l’a mis d’autor dans le cabas, dimanche dernier. Nounours je le surblase (j’ai jamais osé lui dire, l’est assez balèze, genre ancien rugbyman, caftez pas, hein ?), propriétaire de l'excellente librairie Minimum, sise 37 Rue Pargaminières, à Toulouse, congue. Ouais, je ne choisis pas mes bouquins avec des mecs comme ça, ces salops m’ont dans le collimateur, à peine tu renifles leur étal qu’ils se pointent et te travaillent à la Julien Lepers : t’as intérêt à être un Champion pour garder leur amitié et leurs loyaux services.
- Salut, t’as lu ça ? Ok, bien... et ça ? bon, attends... et çui-là ?, etc.
Rêve pas, on est baisé d’avance, ces enfoirés connaissent tout ; c’est leur taff, après tout ! Donc, à m’ment donné, y a un bouquin que tu n’as jamais vu. Là, le Nounours, y te regarde comme si t’avais marché dans une grosse merde, t’es au fond du trou ; tu prends ton bouquin, ta honte et tu jettes le tout au milieu des légumes et du poulet rôti dominical, contrit mais reconnaissant.
Qu’est-ce que je les aime, mes bouquinistes ! Ils m’ont fait découvrir de ces merveilles...
Que le Grand Patriçounet Doré les garde en Sa Sainte Prostate.
Aum...

Bon, passons au salon, finalement.

Attention chef-d’oeuvre... discret !
Une autre fable philosophique totalement Borgessienne.
Voilà, sur une île perdue, un fugitif s’éprend d’une femme. Enfin, il s’agit plutôt de l’image de cette femme qui fut prise à son insu par le savant Morel, dix ans auparavant et qui “filma” pendant une semaine le groupe dont elle faisait partie.
Attention, farang trop pressé, il ne s’agit pas d’un film à proprement parler, mais d’un système, abscons et infaillible conçu par le fameux Morel, qui capture l’intégrité du ou des personnages placés dans son focus (physiquement, historiquement, ontologiquement ; le moindre gramme, la moindre pensée, tout, quoi). Aucun moyen de différencier l’original de la copie !
La copie ignorant, bien sûr, sa nature de copie, est contrainte de rejouer éternellement la même séquence, assujettie à la machine complexe (le “projeceteur”) sise sur cette île ; ouais, l’énergie qui meut tout ce bordel est elle même subordonnée aux phénomènes de marées qui balaient cet îlot maudit.
Le scénar de l’ami Morel se rejoue donc éternellement au gré des marées.
Ah oui, j’oubliais, quand t’as été “filmé”, tu meurs, t’es comm’ qui dirait irradié... dix jours maxi !
Bien. T’imagine mieux maintenant dans quel espèce de merdier s’est fourré le narrateur, hein ? Pis ch't'ai déjà dit, ce grand couillon va tomber amoureux d’une des “actrices” involontaire et par nature inaccessible de ce méta-film.

La téléonomie de ce récit condamnera finalement le pauvre mec qui se retrouve au milieu de cette embrouille infernale à trouver une solution extrêmement astucieuse et “originale”.

Question :
Une parfaite copie peut-elle valoir l’original ?


Nounours est décidément mon ami.



Je vous demande de vous dupliquer...

dimanche 16 septembre 2012

Les Résistants 1, Jean Moulin et les soutiers de la gloire, Le Monde.

Voila une bonne occasion d’acheter le Monde, au moins les quelques jeudis qui viennent. Ouais, rapport au supplément. Souviens-toi, farang Dassault-figaresque, de cette excellente série sur la philo, en 2008...
Cette fois, c'est sur les rebelles.

Opus numéro un : les résistants.

Des lettres, des discours, des poèmes, des pensées ; du connu, de l’anonyme, du communisse (et pas Maurice Thorez, hein, manquerait plus qu’ça, cette crapule germano-soviétique !), du catho, du Libre Penseur, du Vieille France...  mille et un témoignages ; et toujours l'émotion que suscite les conduites exemplaires, quelles que soient les obédiences, les convictions, les histoires personnelles. 
Les écrits poignants de ceux qui sont restés debout quand l’air du temps tournait au kaki, aux bruits de bottes et au massacre organisé.

Qui plus outre, ces excellents Charles-Louis Foulon et Christine Levisse-Touzé nous épargnent la lettre de Guy Moquet, devenue si opportunément célèbre aux grandes heures de la Sarkozye délirante... merci.
( Les pitoyables artisans de ce galvaudage inique devraient être sévèrement punis... bref.)



Ce supplément là, mon gars, c’est de la joncaille du meilleur aloi...





Je vous demande d’entrer ici, Jean Moulin...

Madame... de Saint-Sulpice, Phonphonse Boudarluche

Quand Alphonse évoque les turpitudes fessières de la pourpre cardinalice. On loge sous la IIIème, les années follaresses, rue Saint Sulpice, et le bobinard se blase “l’Abbaye”. La coruscante taulière, Madame Blandine y a débuté comme sujet modèle en 18,
puis elle trace rapidos son chemin dans l’élite putassière de Paname.
Ah, Madame Blandine... La reine du bouclard des Monsignors et de la curetaille. La turlutte ecclésiastique certifiée sur fond de Confiteor et de Je vous salue Marie. Une artiste du pain de fesse vaticanisé et de l’encaldosse paroissiale. L’amie indéfectible et intéressée des Petits Jésus enroupanés... un véritable sacerdoce !

Ma’m’ Blandine ?  on aurait bien été son ami...

Le cul me pèle et le diable me patafiole quand je pense à cette Marte Richard !






Je vous demande de vous agenouiller, mon enfant...

jeudi 13 septembre 2012

Les chaussures italiennes, Henning Mankell

Retour dans le froid de la Suède avec cette pépite de Mankell. 
Oui, il s’agit bien d’une pépite, d’un livre rare, qui véhicule une dose quasi létale d’amertume. Nostalgie d’une fin de vie, où les déjà presque morts festoient une dernière fois avec les encore un peu vivants.
C’est triste, j’ai pleuré...
Merde, je n’ai jamais pleuré en lisant un bouquin... ou pas souvent.
C’est triste, c’est beau, sobre et précis.
Ça m’a tué.
C’est triste et pourtant il reste de l’espoir... enfin, une lueur d’espoir, fragile et solitaire, une lueur falote au dessus du noir de l’abîme.
Non, sans dec, en pleine tronche qu’il l’a pris, le f@p, ce livre. Y a des paragraphes qui m’ont terrorisé, bordel ! Me faire ça à moi ! Juste au moment où j’attends que les instances médicales se mettent d’accord sur le nature réelle de mon cancer des cheveux ! Si, j’ai un cancer capillicole... Et pourquoi j’en aurai pas, hein? Je t’emmerde, farang rubicond, toi qui pètes d’une insolente santé juvénile et éphémère.Tu es déjà mort mais t’en sais rien ;  K. Dick à tout prix...

Ces chaussures italiennes, c’est de la poésie noire ; frime ce passage :

Je serai bientôt morte. Toi, tu vivras un moment encore, puis tu mourras aussi. Alors la trace sera effacée pour de bon. De cette petite lumière qui aura clignoté, vite, entre deux grandes obscurités. (P 301)

Salut les lucioles.

A lire ABSOLUMENT ! (sauf si t’as peur du noir, du froid et de la mort)
Sur mon bureau dès demain.

 

Je vous demande de vous suicider...

mardi 11 septembre 2012

La vallée des masques, Tarun Tejpal

Yeesss ! Voila un bouquin à ne pas rater en cette rentrée littéreuse, bien qu’il soit hors gabarit pour le tourniquet infernal des médailles en chocolat francaoui.
Tout est bien, même la couverture est remarquable.
Cet excellentissime Tarun Tejpal nous délivre un conte philosophique hyper-réaliste sur un des pires monstres de l’humanité : l’intégrisme religieux. C’est  dur, triste, inéluctable et cependant moucheté d’espoir ; la  sauterelle du doute nous accompagne jusqu’à la morale finale...

Le doute.
Puisse-t-il toujours alterner avec la foi comme la nuit et le jour.

Voila, sur la vallée des masques, je ne t’en dirai pas plus farang exotique (je sais, c’est un oxymore), mais je peux quand même te donner mon sentiment, non ? Sinon casse-toi, riche con !
Pouf-pouf...
Tout y est, tout le mécanisme de l'assujettissement est parfaitement déroulé tout au long du livre, on sent bien que la machine humaine est bien rodée et à l’aise avec cette construction infernale qu’est "La religion" et son pire des corollaires : l’intégrisme.
Quelle que soit la croyance de base ; toujours le même fanatisme, la même culture de la différence entre “eux”, les barbares, les sous-hommes, les infidèles, les impurs, et “nous”, les justes, les fidèles, les vrais croyants ; toujours le même mépris des femmes ; toujours le même principe de distanciation ontologique et géographique avec l’autre, l’étranger, le différent ; toujours la même merde mentale, que la maladie s’appelle secte Moon, scientologie, christianisme, islamisme, judaïsme, chamanisme revivaliste, créationnisme, Hindouisme (j’ai du mal à mettre le bouddhisme dans cette liste noir, va savoir pourquoi ? à cause de Jitpleecheep?), vaudou, béo-iconoclastisme... etc.
Toutes ces tares, mon cadet !

Et pour soigner tout ça, un seul remède : le doute.

Alléluia ! Aum ! Évohé !

Voila, c’est simple : tu sens venir une crise de foi ? tu as des éblouissements transsubstantiationnels ?  des visitations archangéliques ? T’inquiète, tu disposes dorénavant de deux remèdes absolus, deux panacées.

La première de ces deux solutions, celle que tu sais déjà, c’est la chimie lourde Suisse : tu vas à la pharmacie du coin, t’expliques ton cas et tu rentres chez toi avec la boite de Douto-suppo. Là, tu t'enfiles ton suppositoire de doute, tu te mets au pieu pour piquer une bonne suée, et, le lendemain, tu peux retourner à tes petites occupations d’athée radical ; normal, quoi.

La deuxième soluce dont tu disposes maintenant et surtout, si tout comme moi, tu n’aimes pas bien l’arrière goût que te laisse dans la bouche la mastication d’un suppositoire, c’est la lecture de cette vallée des masques. Ta vas voir, c’est magique, et quelque soit ta pathologie de départ.

Elle est pas belle la vie ?

              

Je vous demande de répéter avec moi : le peuple Suisse est notre ami...

mardi 4 septembre 2012

La théorie de l’information, Aurélien Bellanger

Ouais, ouais, déjà beaucoup de bruit, hein, autour de cet Aurélien... Sont pas cons chez Gallimard, y connaissent la vie les bougres, et surtout ils maîtrisent parfaitement les arcanes d’une rentrée littéraire placée sous le signe du buzz. Bon, je subodore cependant que pour cette fois-ci, Gaston doit oublier le Goncourt 2013 ; cette “théorie de l’information” n’a pas les épaules, ou du moins, ne sera pas assez consensuelle. Je ne suis pas sûr que le côté résolument épistémologique de ce “roman” lui permette même d’être en short-list.
Je t’esplique, té, farangaï  :
Le bouquin est divisé en quatre tiers (et viens pas m’escagasser la santé avec ton arithmeutique, tout le monde sait bien que c'est comme avèque le Picon-citron, le nombre des tières dépend de leur grosseure !) :

Un première tiers, donc, tout petit, déroule la vie d’un avatar quasi-parfait de Xavier Niel, le héros soit disant balzacien de l’épopée numérique franco-française de nos glorieux temps modernes... Brèfe.

Un deuxième tiers qui décrit  la naissance et la vie de la bête web 2.0.

Le troisième tiers, tu l’auras compris, c’est le web 3.0, mais alors vraiment très 3.0 (peut-être même 4.0 avec les abeilles ARNisées facebook de la fin) !

Et le quatrième tiers, et pas le moindre, ce sont toutes les parties en italique, tous les débuts de chapitre, et y en a ! Là, t’as vraiment la génèse de la théorie de l’information, c’est remarquable, Shannon, Turing, etc.  dans le texte, y compris dans les équations.
Cependant, à partir de web 2.0, si t’es pas un familier de “01 Net.”, “Pour la Science” et “Philosophie Magasine”, ben tu vas pas bien rigoler, tu vas même saigner des dents : dommage car c’est presque la meilleure partie.
J’ai, bien sûr, beaucoup trop aimé la partie web 3.0 (la fin), mais çà, je n’y peux rien, c’est mon côté SF qui a débordé ; c’est presque au niveau d’un Dantec quand il ne déconne pas.

Finalement et malgré quelques réserves, j’ai aimé ce livre, peut-être un peu trop raide dans l’écriture, c’est son premier roman au petit, c’est pas encore un Houllebecq, il manque la rondeur et la polésie du vieux, mais il est vraiment bon, laissons le s’envoler... bzzzz, et si d’ici quelques méga-secondes il devenait aussi bon que le maître, ben, j'excréterai de joie !


Houllebecq ?  T’as dit Houllebecq ? Parlons-en justement : 
Il est où cet ectoplasme ? 
Qu’est-ce qu’y fout ?  
Pourquoi il n'écrit plus ce lâcheur ? Ce traître, ce gugus de Montauban !
Et nous, on fait quoi maintenant, si le Bellanger, là, ne tient pas ses promesses, hein ? On se la met sur l’oreille ? Bordel de merde !
C’est toujours pareil, quoi, avec vous les divas ! Ça vous pète la tronche d’avoir du talent ? Ou c’est le pognon qui vous flingue ? Tu veux que je te dise, vous nous faites chier ! Vous vous gâtez la main  aux talbins et vous devenez des grosses feignasses !
“Un homme ça se force” nous a dit Camus ! Merde !  Sinon, c’est quoi, hein ? Une méduse ? un coyote ? un farang ?
Sérieusement, tu penses qu’un Camus, un Alain-Fournier ou un Vian se seraient arrêtés, auraient baissé les bras, se seraient endormis sur le tas ? Regarde ce qu’ils ont fait et imagine ce qu’ils auraient pu, sans la salope, la camarde.
Et toi, ouais, toi, Michel Houllebecq, tu fais quoi maintenant ? Tu te positionnes où dans cette histoire ? T’es toujours vivant ou tu es devenu un lien-mort ?
Visage pâle, Judas !



 
Je demande à Houllebecq de se bouger le cul !